
Titre : « Festival de Cannes » (acte 1)
Sous-titre : « Cette fois c’est du sérieux »
LES CHEVALIERS DU CIEL… (vu par BRUNO Le Buveux)
Une telle aventure est pour moi synonyme de richesse et je pourrai en rester là, mais non... L'homme ordinaire se lève difficilement de son lit pour aller travailler et gagner honnêtement sa vie dans une entreprise quelconque. Il doit subir les injonctions répétées de ses supérieurs, les railleries bêtes et sommaires de ses collègues de boulot et tout cela en faisant bonne figure... Chez lui, monsieur tout le monde finit sa journée avec les rituels cacophoniques suivis des éternelles migraines de sa compagne... les cris intempestifs de ses enfants... puis, il va se coucher seul, même s’il est accompagné... Au petit matin, il se relève difficilement et se dirige vers la salle de bain pour faire face au reflet d'un homme blasé... tel est la vie de tout un chacun... Moi, BRUNO Le buveux me trouve à l'instant avec mes frères, les célèbres PUDUC à l'intérieur d'un immense vaisseau spatial extra- terrestre, perdu dans l'espace, et qui plus est, se rapprochant dangereusement d'un gigantesque soleil... nos vies ne tiennent qu'à un fil, et pourtant... Nous ne sommes pas monsieur Tout-le-Monde et notre vie, c'est celle que nous avons choisie... Pour être franc, une chose me manque en regardant avec incompréhension ce magma titanesque d'hostilité... un Ti Grant !
La genèse des faits oblige les PUDUC à se recentrer et envisager une fuite éclaire vers l'extérieur, pourtant clairement impossible. Avec une mine des plus austères, Maître LARRY se rapproche puis nous dévoile par bribes que le bâtiment est en phase avec notre esprit et à l'affût de la moindre pensée. À l'écoute de ce qui est dit, TONTON Franck arrache un bout de vêtement bien trop grand pour JEAN-CHRIS et se l'enroule autour de la taille cachant ainsi ses attributs mâles puis s'agenouille pour réfléchir. Pendant ce temps, l'édifice perd sa faculté de semi-invisibilité et nous offre en échange une vue glauque, mais sereine. Là, je boirai bien un coup de Pti Grant... Pensif, je ne peu m'empêcher de voir et revoir les formes du vaisseau dans ma tête, d’ailleurs passée inaperçus pour les autres, c'est dingue, mais elles me rappellent vaguement celles du "ENTERPRISE" dans Star Trek, pourquoi ?..
En leader incontesté, TONTON se lève puis suggère de concentrer nos esprits sur une possible évasion... ce que nous faisons tous à l'instant, même POLO essaye de penser. Immédiatement suggéré par nos cellules grises, le bâtiment redevient translucide et cautionne ainsi les dires de Maître LARRY, cela paraît peut-être bénin, mais la foi peut à nouveau se nourrir dans notre avenir, même des plus fragile. Toujours vigilant, NOUNTCH repère et fait remarquer à JEAN-CHRIS que si une partie du vaisseau à 100 mètres d'ici était resté visible, ce n'est pas pour rien. En binôme avec POLO et sûr de lui TONTON ouvre la marche... nous gagnons du terrain à la vitesse approximative de 10 mètres minute dans un contexte unique, du jamais vu. Tous nos sens sont en alertes, une seule erreur peut être fatale au groupe, donc... là aussi, je boirai bien un coup de Pti Grant... Des souvenirs affluents, puis une histoire en particulier, celle racontée par mon père au petit enfant que j’étais. Tout ici est propice à déclencher en moi des rappels sous forme de flashs, ceux de nos ancêtres les SPARTIATES…
Aujourd’hui, je peux dire qu’on est en phase avec leurs extraordinaires chroniques… Après quelques minutes à haut risque, j'aperçois le lieu-dit... Soudain, un bruit attire mon attention, nom de dieux, c'est quoi... ma vue devient floue, serais-se une attaque chimique ou... LARRY se retourne et me dit qu'il n'est pas Maître pour rien puis me lâche avec dédain "ton tour viendra"... C'est impossible, seul NOUNTCH ou TONTON peuvent rivaliser... mais après tout, pourquoi pas... je suis en pleine forme et dans la force de l'âge... Ce délicieux moment, même sans un Pti Grant, m'a quelque peu écarté de ma mission et je dois recentrer mon attention sur... nous pénétrons à l'intérieur... wouaaa... L'architecture du lieu en question est un dôme parsemé de stalactites, il y en a des centaines. Et recèle en son centre une tour verdâtre de forme indéterminée, ni carrée, ni ronde faisant à peu près 3 mètres de haut pour une circonférence de plus où moins 1 mètre et à faire pâlir d'envie n'importe quel artiste moderne. La température avoisine zéro, pourquoi, je ne sais pas, mais l'atmosphère est de plus en plus inquiétante. Nous nous réchauffons tant bien que mal avec de petits sauts, des flexions, des pompes puis en nous serrant les uns les autres.
Pendant ce temps JEAN-CHRIS se rapproche de l'étrange tour et l'examine avec minutie pour finalement en déduire que cette technologie est bien trop avancé puis jette un rapide coup d'œil dans ma direction, suivi de SHANY. Titillés par le défi, nous nous approchons et observons de près le "pylône " extra-terrestre. Un rictus aux lèvres, SHANY m'envoie un "on y va gamin, ils vont voir "... Poussé par sa curiosité naturelle, NOUNTCH s'empare d'une stalactite puis l'arrache brutalement, nous restons immobiles et bouches bées devant sa repousse quasi immédiate... Énervé par la situation, L'VALET lève les bras et lâche violemment que si le vaisseau se régénère, pourquoi pas le problème ? Intrigué, je regarde SHANY et lui demande calmement ce qu'il en pense, mais il ne répond pas et se dirige pensif vers NOUNTCH puis lui prend des mains l'objet de nos interrogations pour le contempler pendant quelques minutes... L'air ambiant devient de plus en plus malsain et froid, SHANY s'approche de moi et me tend la stalactite en faisant un petit signe négatif de la tête, il ne comprend pas, voir rien à tout cela puis embarrassé, il se met à sauter sur lui même pour se réchauffer tout en regardant l'objet maintenant en ma possession. Doucement et avec précaution, je m'approche de l'inquiétante tour puis pourquoi, je ne sais pas, mais il me vient à l'idée de poser la stalactite contre la tour... cette dernière se ramollie et devient gélatineuse, elle absorbe lentement le morceau de roche resté entre mes mains, pour finalement le faire disparaître. Épatés par le contexte ambiant, nous PUDUC sommes la proie d'une intelligence supérieure et inconnue...
Subitement, la stalactite est recrachée, mais trop occupé à me réchauffer en m'imaginant boire un Pti Grant, je loupe l'occasion de le rattraper. Encore une fois la vigilance de NOUNTCH développée à l'extrême prend le pas sur les autres membres du groupe et avant qu'il ne tombe sur le sol l'objet et saisi par une main agile et experte, préalablement enveloppée dans un morceau de tissu. Assez fier de lui, NOUNTCH me donne la stalactite puis se retire, me laissant ainsi une totale liberté de choix quant aux évènements à suivre... Ma responsabilité est totale... Dépassé par la technologie SHANY reste à l'écart, Maître LARRY et JEAN-CHRIS essaient tant bien que mal de calmer un L'VALET plus qu'énervé. POLO reste caché derrière TONTON FRANCK qui comme à son habitude me fait un clin d'œil rassurant. Sur le qui-vive, NOUNTCH inspecte les environs à un tel point qu'il fatigue bien trop vite. Voulant bien faire, POLO s'approche de moi pour m'aider et se prend un redoutable coup de pied venant de L'VALET devenu bien trop dur à retenir. Dans un roulé-boulé exceptionnel, Maître LARRY intervient avec finesse en balayant L'VALET qui déséquilibré vers l'arrière se retrouve entre les bras vigoureux de JEAN-CHRIS.Le sourire de l'espoir collé sur sa face et le nez en sang, POLO me regarde comme étant le seul capable à des milliards d'années lumières à pouvoir résoudre le problème. Ebété, il s'assoit à mes pieds en étant ravi et serein d'être le mousse des PUDUC, le bougre en a pris dans sa tronche et ce n’est pas fini... Mon incompréhension est absolue, je palpe, caresse, tords et mords la stalactite, rien... comment vais-je procéder pour solutionner le problème ? Tout en contemplant la stalactite, je m'agenouille à côté de POLO puis regarde vers mes frères en leur faisant remarquer que sur terre la simplicité aurait primé sur la complexité, mais ici... tout est faussé !
Les mains croisées dans le dos, TONTON toujours sûr de lui se rapproche de la tour puis la scrute du regard en faisant une estimation des plus approximative... s’il fait aussi froid c'est pour protéger ce lieu de la chaleur du soleil et qui bien sûr, abrite cette saloperie. Son visage devient de plus en plus orange, signe d'extrêmes nervosités... nous reculons tous d'au moins 3 pas. Sa retenue naturelle lui permet néanmoins de continuer à expliquer sa théorie... Si on est dans la merde, c'est justement parce que cette saloperie est bien trop... A cet instant de l'aventure, mis à bout et crispé jusque dans le plus profond de son être, TONTON est incapable de s'exprimer.
Ses yeux quitte leurs orbites et sa chevelure se hérisse sur sa tête, sa peau passe de l’orange au rouge vif et ses veines congestionnent à un tel point qu'elles vont bientôt éclater puis un râle titanesque et salvateur vient le libérer de toutes ses tensions accumulées. Ses muscles se bandent à l'extrême et la position de combat qu'il adopte en dit long sur ses futures intentions. Dans un mouvement de recul, il étire son buste vers l'arrière et donne un violent, mais risqué coup de boule à son adversaire, la tour. Ébranlé par le choc, le leader des PUDUC vacille sur son côté droit et fléchit sur ses jambes. Retenu par un poing posé au sol, le héros perd lentement ses moyens et sa tête bascule vers l'avant, il n'arrive plus à la retenir. Sa main gauche vient essuyer maladroitement ses yeux aveuglés par un sang épais venant d'une plaie béante incrustée sur son front. Après un court instant, il reprend des forces, TONTON se relève fébrilement tournant
délicatement sa tête puis tout son corps dans notre direction… un cri de guerre éclate nos tympans, le guerrier est de retour. Doucement, le vaisseau devient translucide est fait apparaître un soleil lointain, donc serein… puis retrouve ses
capacités d’origines en redevenant visible. Nous avons eu chaud, c’est le mot juste… d'ailleurs, le froid si présent jusqu’à maintenant fait désormais place à une chaleur douce et agréable autant qu’on peut l’apprécier. Le défi n’a été remporté ni par moi, ni par SHANY mais par celui qui mérite tout notre respect et comme le veut la coutume, nous prenons position et entamons le célèbre ACAK guerrier puis levons notre frère à bout de bras en signe de victoire. Le peu de moyens n'empêche en rien la fête de battre son plein et j’en profite pour demander à Maître LARRY bien trop occupé à méditer dans une position encore inconnue, mais l’œil et l’oreille alertent, ce qu’il pense et ressent… Trois minutes s’écoulent… puis il tourne délicatement la tête et s’arrête à mi-chemin en regardant avec dédain le vide de la pièce… sa voix reste douce et linéaire…
--Vois-tu BRUNO la vitesse qui était la notre à augmentée d’une façon vertigineuse et l’inconnu va devenir le connu… reste sur tes gardes mon ami…
Un rictus aux lèvres, il retrouve sa position initiale et confortable de méditation. Mon avis est partagé, mais je pense qu’il se prépare au pire. Moi, je sais qu’il faut s’attendre à combattre est cette seule pensée me remplit de joie, préférant ainsi attendre la suite des évènements en m’imaginant boire un coup de Pti Grant... Les auteurs de notre mésaventure vont payer le pris fort, car aucun PUDUC n’a encore été chier !