dimanche 25 mai 2008

" MAL ETRE "





La pénombre est totale et des mouvements de va et viens me font avancer dans un univers qui me semble être chaotique. Étant dépourvues de facultés mes sensations sont limitées... mais que suis-je ?

Si la vue m'avait été donnée, je pourrais voir toutes les beautés tentatrices du monde qui m'entoure et me fait traverser les obstacles avec une facilitée déconcertante... mais ce sens ne m'a pas été attribué.

L'ouïe, m'aurait fait découvrir la résonance des sons en jalonnant ma route et ainsi la sécurisant. Le merveilleux aurait pu m'accompagner et rendre mon voyage moins contraignant... mais ce sens ne m'a pas été attribué.

La fonction supplémentaire du toucher, c'est le contact immédiat avec l'inconnu, car le palpable efface la peur et donne la vie... mais ce sens ne m'a pas été attribué.

Une union parfaite entre le goût et l'odorat sublime les autres sens en les accompagnant avec majesté. Les couleurs auraient une saveur et les corps une odeur... mais ces sens ne m'ont pas été attribués.

Mais que suis-je donc..?

La vie ne m'a rien distribué et pourtant le simple fait "d'être" me donne envie d'exister... serais-je une pensée..?

" JIM MORRISON " LE PELERINAGE...

POLO et MOI étions occupés de trinquer sur une terrasse en plein centre de BERGUES, on se faisait chier à mort. Quand soudain, POLO eut une idée de génie... bon, on va dire une idée normale, mais pour POLO... j'en dis pas plus c'est mon copain. Grimpant avec difficulté sur la table en poussant des gémissements, mon tcho pépère était arrivé au sommet en baragouinant qu'il voulait aller en pèlerinage sur la tombe de JIM MORRISON. A ce moment là, POLO perdu l'équilibre et glissa. Sa tête avait percuté le sol tellement fort qu'il perdu connaissance pendant au moins 30 secondes, mais bon POLO c'est POLO... Quinze minutes plus tard, j'étais excité comme... j'sais pas moi... comme on peut l'être dans cette situation là, voilà tout. Avant de partir, j'ai dû aider mon compagnon de fortune à escalader son 125 shadow. A chaque fois, il couine comme une truie, c'est chiant... mais c'est POLO. Notre loustic installé, je pouvais enfourcher mon bolide... Non de dieux, alors là, la classe... eh oui, je voyais mon reflet dans la vitrine du magasin de... putain, c'était pas mon reflet, mais un autre beau gosse sur un ninja... tant pis, j'avais la classe quand même. Le seul problème, c'était le couple de mon engin, par c'qu’y avait d'la route à faire.


Dans ces moments-là faut pas réfléchir, 10 coups de pédales et c'est parti... PARIS nous voila !


Arriver à destination, POLO se tourne vers moi pour me dire qu'il en a marre et qu'il veut faire demi-tour. Sous l'influence de la fatigue, je lui colle une claque et vlà pas qu'il tombe de sa bécane, mais ouf, les extenseurs que j'avais placés sur ses jambes ont fait leurs offices et il reste là à se balancer accroché par les pieds. Ha oui, j'ai oublié d'expliquer que POLO est mousse à part entière chez les PUDUC donc les coups, les petits services et autres POLO connait. Le seul problème avec lui c'est qu'c'est POLO... donc voilà pourquoi je lui en claque une quand il débite une connerie.


Fier, je montre la tour EIFFEIL à POLO qui ne manque pas de nous faire remarquer en poussant des cris et en sautant dans tous les sens. Apparemment la chance est avec moi... une voiture vient faucher mon POLO qui ne s'était pas aperçu qu'il gesticulait sur la route. 300 mètres plus loin et un morceau de crâne en moins, le mousse ébranlé par le choc, mais résistant comme un roc s'avance vers moi avec difficulté et en titubant, là je me rends compte que POLO a pris de la bouteille et qu'il va falloir le ménager. Mon petit compagnon d'infortune me fait remarquer que la tour est droite comme un piquet et si elle penchait un peu elle serait encore plus belle... Pas de problème, j'lui réponds, va chercher du bois et j'men occupe, ce qu'il fit aussitôt. Pendant son absence, je triche avec l'appareil photo et le retour du p'tit bonhomme, j'en suis sûr sera marqué par la joie. Éreinté par la charge qu'il transporte sur le dos, POLO arrive au camp qui se situe sous la tour, avec le visage marqué par la déception. Il dépose son énorme fagot sur le sol, mais l'imbécile oubli de le lâcher et se retrouve dans la position de la "tortue à l'envers"... et là, il commence à couiner... dans un moment comme celui-là, faut pas s'énerver... c'est POLO.




Assis autour du feu, je montre les photos à POLO... il n’explose pas de joie, c'est encore pire, il se raidit puis s'évanouit pour vaciller en se laissant tomber dans les flammes du feu... putain, il fait chier ! Au milieu de la nuit, t'as l'tordu qui veut visiter PARIS, wouai pourquoi pas, après tout on est venu pour çà... on va suivre le panneau.


Au petit matin, on sort par une traille d'égouts, mon POLO est ravi par notre visite, mais maintenant il faut aller jusqu'au Père LACHAISE. Je me retourne et vois comme par miracle ladite entrée. J'appelle le nabot qui entame encore une fois son cirque avec le nez (entre nous, il a un sacré tarin) collé sur le sol et s'acharne à renifler comme un clébard pour trouver la route. La nuit a été longue et mouvementée, mon pied est parti tout seul, sans commentaires. Séparé pour la recherche et une bonne trentaine de minutes plus tard, j'entends soudain POLO qui couine comme un débile, j'accours tel un félin à son secours. Là, je le vois étalé de son long sur une pierre tombale qui n'a aucun rapport avec MORRISON et commence à embrasser les photos, la plaque, les vases puis se met à tituber et à tourner sur lui même puis s'évanouit... il m'énerve, mais il m'énerve... pfff, c'est POLO. Ma curiosité me pousse à en savoir plus, je tire POLO par les pieds et le jette sur une autre tombe. J'en reste encore la bouche ouverte, mais je comprends mieux les lacunes et autres débilitées de notre loustic... la tombe, c'est celle de sa famille... "LA FAMILLE ADAMS"... putain, c'est pire que c'que j'croyais. Un petit gémissement bien distinct vient titiller mon oreille, l'autre imbécile est certainement revenu à lui, mais tant pis ça va chier pour lui. Je me tourne vers le sale nabot avec en moi une colère indescriptible, quand soudain... le nabot s'était encastré sur une pierre tombale, mais pas n'importe laquelle, celle de JIM MORRISON.


À ce moment-là, mes jambes me lâchent et je m'écroule sous mon propre poids... comment expliquer une sensation aussi étrange qu'incroyable... jusqu'au plus profond de mes entrailles tout mon être s'est vidé de sa substance (d'ailleurs, j'ai fait dans mon froc) alors que mon âme s'est revigorée...

Nous sommes restés 3 jours et 7 nuits sans manger ni boire et quand le moment fut venu de partir, un grand vide s'inscrit en moi à jamais... Quelque peu étourdi par notre aventure, nous avons failli oublier l'interprète de "l'homme à la moto" donc petit détour...


Puis (à titre personnel) Monsieur " OSCAR WILDE " ...

Notre réapparition sous la tour ne fut pas des plus agréable, car POLO et moi sommes atteins d'un mal étrange, l'ennuie guette, un début de dépression ? Nous ne pouvons pas nous laisser aller, il faut faire quelque chose... POLO pourtant très mal en point, commence à faire des cabrioles pour me distraire puis me masse les pieds, rien n'y fait... étant des guerriers l'action manque et se fait ressentir. Soudain, POLO a une idée... wouai, j'sais bien, mais dans un instant aussi tragique que celui-là, tout est bon à saisir. POLO a entendu dire que AC/DC donnerait un concert à Bercy... non de dieux, mes jambes tremblent à l'évocation du nom du célèbre groupe de rock. En voyant la joie sur mon visage, POLO urine tou't'bou't sur lui, pas grave on va voir A C D CCCCC ! ! Arrivé à destination, je me demande si je ressemble bien à un PUDUC. Donc récapitulons, je ne me suis pas lavé... je sens assez fort et de partout... ok, tout va bien, on peut y aller. Devant l'édifice, il y a des trouDUCs un peu partout et ça ne présage rien de bon, mais l'important est à l'intérieur, et wouai. Une fois dans l'enceinte du bâtiment nous nous rendons vite compte qu'il est très difficile de s'y retrouver, car il fait noir de chez noir. Immédiatement la lumière s'allume, accompagnée de cris et d'un vacarme ahurissant, ça va être un concert du tonnerre... Putain, c'est quoi cette tchotte nénette ! Attends, j'ai pas payé pour entendre une conne en première partie, c'est quoi ce déliiiiire ! POUFIASSE . . !


À la fin du concert, je me fais accoster par un journaliste qui me tend son micro bras tendu en posant la question habituelle et je lui réponds que franchement la tchotte nénette a assurée d'une façon digne des plus grands et que son potentiel est énorme... à coups sûrs, elle va casser la baraque et devenir quelqu'un, tel est le verdict d'un PUDUC. Au petit matin, POLO et moi rangeons nos quelques affaires dispersées un peu partout avec la tête pleine de souvenirs et partons comme nous étions venus...

Arrivés à BERGUES mon POLO décide de commander une fricadelle / frites et de partir sans payer... alors là, j'abandonne... ça beau être POLO il y a des limites... il est née et habite à BERGUES, tout le monde le connaît, et il vient de voler son propre frère... il fait chier POLO..!