mardi 30 novembre 2010

LE DEFI

Dimanche 21 novembre 2010


Sûr de moi, j’avance à grands pas vers l’habitation de TONTON Franck. En signe de respect et pour m’avoir reconnu, les gens me saluent avec une considération soutenue. Ce qui va suivre ne va certainement pas leur plaire. Arrivé devant la maison bourgeoise de TONTON, je me mets à crier comme un beau diable et lui lance un défi.


Ce dernier, ni une ni deux, m’envoie un texto me signalant qu’il arrive… c’est quoi ce délire, il transmet des textos maintenant ?
Une masse de muscle imberbe (il se rase où quoi ?) sort par la massive porte d’entrée en vociférant des insultes. Torse bombé, savates bleues aux pieds et les cheveux en pétards, il a juste enfilé un jeans orange et craqué pour cacher ses attributs… TONTON dans sa superbe…
Prenant peur, les voisins s’enferment chez eux. Une dame court avec son bébé dans les bras… tous les volets sont clos, il n’y a plus un bruit. Arrivé à ma hauteur, il ne peut s’empêcher de me rappeler l’incident qui a failli lui coûter la vie, suite à une soirée bien arrosée accompagnée d’une orgie de glace à la banane. L’éradication pure et simple de ses toilettes toutes neuves en ADAMANTIUM… je le vois bien, l’énerve encore. Les yeux ingurgités de sang et les pommettes proéminentes, le guerrier s’approche poussivement… et me lâche à la face un rototo de soupe aux légumes dont je redoute la provenance asiatique. Fidèle à moi-même, je reste de marbre puis contre-attaque avec un attrapé de boule (il n’en a plus qu’une) esquivé avec difficulté quand même, par le chef de meute. Se sentant menacé, TONTON baisse sont falzar et me livre en pâture ses deux miches… un gaz malodorant s’échappe de son orifice anal, s’en est trop !
STOP, je veux juste te lancer un défi digne d’un grand dignitaire. Le vieux guerrier relève son froc nerveusement et frappe du pied le sol poussiéreux qui m’aveugle un temps. Relevant la tête, il me demande pour quel défi je suis venu le faire chier un dimanche après-midi et pendant la sieste en plus. Ma réponse, il la connait et sa répartie fuse… OK, pour arrêter de fumer ! Nous mettons en jeu nos bécanes… Il se fera aider par la méthode ZEN, « quand dit long » de Maître LARRY et moi par une technique culinaire concoctée par le Commandante NOUNTCHé GUEVARA. Arrive le moment où nous décidons de mettre une limite de temps à l’enjeu. Sûr de lui et rictus aux lèvres, le « un an » n’a pas le temps de sortir de sa boîte à camembert… je rétorque expéditivement « dix ans »… s’en est fini de lui, il vacille. Soudain et sans crier gare, il disparait. Sur le long terme, TONTON est facile à prendre et sa puissante carcasse ne résistera pas, et il le sait.


Dans un vacarme ahurissant et enfourchant sa célébrissime monture, le vieux baroudeur réapparait. Les muscles bandés à l’extrême, il fait virevolter la grosse cylindrée… la roue avant me frôle trois fois et l’arrière sept fois. Je dois bien l’avouer… un doute me tiraille les tripes. Comment ais-je pu penser un seul instant pouvoir corriger ce mythique et valeureux seigneur de guerre ? Brusquement et cela grâce à l’expérience des stages au mont des cats, une lueur d’espoir émerge du fin fond de mon être, je pratique in extrémis la danse du guerrier, le fameux AKAK !


Rouge de colère, TONTON débite des mots volontairement outrageants, offensants… blessants, mêmes venants de lui.

C’est fini, il a perdu…


Le défi est relevé et débutera à partir de janvier à ma convenance, signé en lettres de sang sur un parchemin prélevé sur la peau des anciens et remis entre les mains de Maître LARRY.


Entre-temps, moi et TONTON nous réconcilions devant une bonne bouteille de cidre en chantant des chansons paillardes…

Entretemps, Maître LARRY et Michèle profitent pleinement de leur indisponibilité !